La pitchouli et le verre à ballon

Le Saut de l'ange... Saubade in the air

Que se passe t-il dans la tête d'un joueur quand il sait (ou croit savoir) qu'il va marquer ? Dans ce minuscule laps de temps où la certitude ultime n'a pas encore laissé la place aux autres sentiments comme la joie ou la fierté.

Pendant une microseconde, cette fraction de temps où vous savez, où vous êtes sûrement le seul à savoir, ce moment où le temps semble s'arrêter.

 

C'est encore plus flagrant lorsque les joueurs plongent pour aplatir (au passage, en risquant par là même de se péter des côtes si le ballon est mal positionné…). Il y a plusieurs façons de plonger pour aplatir.

 

Vous avez les timides ou les pressés qui ont hâte d'en finir et qui plongent directement en fin de course dans le style « debout-par-terre »

 

Et vous avez ceux qui passent pas une étape supplémentaire, celle du saut de l'ange.

 

Autant figure artistique que prouesse mentale (plus c'est haut, plus la réception au sol est « lourde »), le saut de l'ange permet aussi de prolonger l'instant.

La certitude est la même, l'essai ne fait aucun doute et le plaisir (peut-être égoïste) s'en trouve prolongé. Je n'ai pas souvenir d'un essai raté faisant suite à un saut de l'ange, à condition bien sûr de bien maintenir le ballon (un en-avant aérien dans la zone d'en-but…. Mais quel dommage Mme Chombier !!!)

 

Jusqu'à samedi soir…..

Ce tampon sur Saubade en 1ère mi-temps alors qu'il plonge pour marquer un essai !

Alors que je décortiquais les ralentis pour piquer une image (nan mais c'est que je m'investis moi !), les pensées et les interrogations fusent !

Mis à part le fait de savoir comment Saubade peut avoir une telle tête quand il court (ahurissant la douleur lisible sur ce visage enfantin…), l'ascenseur émotionnel vécu par cet individu est d'une rareté exceptionnelle !

Quand Stephane Glas lui offre le ballon, rien n'est gagné. Il se déchire la tronche pour effacer ses 2 adverses : douloureux mais payant.

Quand il plonge… sûrement avec cette idée en tête que « çà y'est ! », il est en plein dans l'archétype émotionnel du saut de l'ange. Le temps s'arrête, plus aucun bruit dans sa tête…

 

Et là… pan ! dans ta gueule ! Un tampon aérien ! Un joueur adverse sur la droite ! Même pas le temps de redescendre tranquillement au sol, l'assassinat de rêve en direct, l'élimination meurtrière de plaisir égoïste…

Cette microseconde qui ne devrait appartenir qu'à ce joueur (même si c'est Saubade…) lui a été volé !

 

Au lieu de cela, cette micro-seconde est l'instant de doute au lieu d'être l'instant de plaisir.

 

Chronologiquement, Saubade court (je vais marquer ! je vais marquer !), il s'envole (çà y'est ! je marque ! c'est sûr !), il se prend le tampon (kess kisspasse ? je marque plus ?) et retombe au sol (ouille !) tout en continuant à glisser vers la touche (nan ! nan ! nan ! pitié ! nan !) pour finalement s'arrêter avant (yes !!!!!)

 

En conclusion, ce garçon a vécu, malgré la fierté qu'il peut en retirer, un « émotional time » intense. L'état psychologique en a forcément été modifié.

Donc ma question est la suivante : l'arbitre avait-il besoin d'en rajouter une couche en demandant la vidéo ??!!??  SADIQUE !!!!



30/01/2008
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